Il y a quelques années en réfléchissant à la manière de communiquer autour de la philosophie d’EKA quelqu’un m’avait conseillé de trouver une phrase à mettre en avant qui illustrerait notre message.
« Cultivez votre nature » est venu tout de suite.
Parmi toutes les choses qui me tenaient à cœur de partager, l’idée de pouvoir être accueilli.e.x.s à EKA tel.le.x.s que nous sommes, de ne pas forcément être invité.e.x.s à changer (être plus calme.x.s, plus souple.x.s, plus heureu.se.x.s…) mais plutôt à nous ouvrir à qui nous sommes ici et maintenant, à nous connecter à notre nature, s’est imposée, tout naturellement.
A cette période je découvrais également la permaculture et laissais de plus en plus la nature m’inspirer et me guider.
Alors qu’y a-t-il derrière cette petite phrase ? L’idée n’était pas de formuler une injonction, mais plutôt une invitation : mais à quoi ?
Une invitation à se retrouver. A arrêter peut-être de se juger. De vouloir être autre avant de savoir qui je suis déjà. A se libérer de ce que la société m’assène que je devrais être. A cultiver plutôt que vouloir détruire. À nourrir et à aimer.
Dans cette petite graine que je vais mettre en terre ce printemps tout est déjà là. Elle sera cosmos, tomate, basilic… tout n’est pas écrit bien sûr, mais sa nature est inscrite dès le début. Ce cosmos ne pourra jamais être tournesol. Alors évidemment les plantes n’ont pas ce regard porté sur l’autre, cette envie parfois de ce que nous n’avons pas, de ce que nous ne sommes pas. Elles n’ont pas non plus toutes ces représentations sur ce qu’est être une fleur, le rôle qu’elle devrait avoir, l’apparence qui serait la plus acceptable, selon les autres. Elle peut sembler peut-être limitée, de notre point de vue humain, mais pourtant elle s’adapte, elle lutte, elle pousse, elle éclot, elle émerveille, elle attire, elle nourrit, elle offre…. Et elle meurt en laissant derrière elle des graines pour qu’un nouveau cycle puisse débuter et pour que la vie continue.
Qu’y a-t-il dans cette petite graine au fond de moi ? Comment (re)trouver quelle est ma nature pour pouvoir accueillir ce qu’elle a à offrir, à moi, mais aussi au monde autour de moi ? Parce que comme une plante je suis connectée avec ce qui m’entoure, je fais partie d’un écosystème, que j’en sois conscient.e.x ou pas. Et comme dans un jardin, il y aura parfois des périodes dans ma vie ou des aspects de moi qui demanderont plus d’attention, une présence accrue pour arroser, nourrir, prendre soin de cette nature. Et puis d’autres où il sera bon de la laisser être, de ne rien faire pour la domestiquer, pour la contrôler, de retrouver l’état sauvage. Cela fait aussi partie de la culture de reconnaître quand agir, quand observer et quand laisser reposer, de reconnaître les cycles et les accompagner.
Parce que tout bouge tout le temps, les saisons se succèdent, le temps passe, je cherche en permanence une forme d’équilibre jamais atteint, jamais figé. Mais comme la plante je suis enracinée. Les pieds dans la terre et la tête vers le ciel attirée par le soleil.
Alors je ferme les yeux et je goûte au plaisir d’être là, ici et maintenant, telle que je suis.
Article écrit par Céline Le Roux
0 commentaires